Evolution de l'industrie du disque
Le déclin de l’industrie du disque
Une industrie en plein essor portée par un nouveau média révolutionnaire : le Compact Disc
Au début des années 1980, la commercialisation des CD, malgré les réticences de certaines maisons de disques, semblait être une économie lucrative et semblait promise à un bel avenir. Cependant, avec l'avènement d'Internet, les espoirs de croissance à long terme s'estompent en raison du développement du piratage de masse. Depuis, grâce à cette synergie, le marché de la musique s'est complètement reconfiguré par la distribution des disques dans tous les disquaires du monde. Cependant, Walter Yetnikoff, le responsable titulaire de l'activité disque de CBS, n'est pas convaincu de l'avenir de cette nouvelle technologie car elle est trop coûteuse à fabriquer. Cependant, malgré les critiques sur la perte de sensibilité musicale liée à la numérisation, l'opposition au CD s'est rapidement dissipée face au succès rapide des premières ventes.
Le succès du CD a poussé l'industrie du disque dans une situation d'excès
Dans un premier temps, les maisons de disque jouissent des profits considérables engrangés par le succès du CD, lancé sur le marché américain et japonais en 1983 et en Europe en 1986. Cette industrie est si florissante que Wall Street s’y intéresse désormais et les majors deviennent cotées en bourse. Mais ceux-ci commettent alors leurs premières erreurs. En effet, ce nouveau support qui séduit tant les labels contient une faille : la possibilité de copie. Si ce problème était déjà connu avec la K7 audio, le risque de reproduction illégale est amplifié par l’arrivée des CD-R et des CD-RW. L’institut américain RIAA (Recording Industry Association of America) qui se charge du contrôle du piratage signale dès les années 90 les premiers effets néfastes de la copie des CDs. Cependant, avec l’ère des Boys Bands, les maisons de disque font un maximum de profit et accordent peu d’importance à ce problème.
Cette période faste pour les grandes compagnies du disque, marquée par la création de superstars et la conviction que les profits durent toujours, est soudain obérée par le développement d’Internet.
Développement d’Internet
Les chiffres de vente astronomiques rassurent temporairement les labels sur le fait que leurs erreurs n'auront pas beaucoup de ramifications dans un avenir proche. Mais un jeune de 19 ans a bouleversé l'industrie du disque en 1998 lorsqu'il a lancé une plateforme de téléchargements audio gratuits : Napster. À partir de ce moment, les maisons de disques et la RIAA s'opposent farouchement à Napster et entament des poursuites judiciaires. Mais le Digital Millennium Copyright Act de 1998 et l'Audio Home Recordings Act de 1992 ont permis à Napster d'exister, tant qu'il n'encourage pas explicitement les consommateurs au piratage. La bataille entre les tenants de la musique libre ou peer-to-peer-P2P et les maisons de disques s'est alors intensifiée. Ensuite, les maisons de disques dépensent des sommes colossales pour gagner une action en justice ou protéger le contenu du CD... Ce statut des maisons de disques est très mauvais aux yeux des consommateurs. En effet, les labels lancent une très forte campagne médiatique pour condamner les utilisateurs de Napster, alors qu'ils sont les principaux acheteurs de musique vendue par les majors. Cet événement décisif dans le développement de l'économie du disque a montré que les maisons de disques étaient incapables de s'adapter aux nouvelles technologies. Au lieu d'utiliser Napster comme un nouvel outil de marketing, les professionnels font tout ce qu'il faut pour sauver leur tissu initialement durci.
Apple relance le secteur de la musique, mais éclipse les labels qui tardent à s’adapter
En 2002, l'introduction de l'iPod, conçu par le cofondateur d'Apple, Steve Jobs, a porté un nouveau coup aux maisons de disques. Contrairement au Mp3 classique, l'Ipod est entièrement intégré au logiciel iTunes qui permet de télécharger et d'acheter des fichiers audio. Ce fut une véritable révolution pour le marché de la musique numérique, et Universal, réalisant l'importance de la manne, signa un contrat de vente de fichiers audio à 0,99 cents l'unité. Mais face aux plaintes indignées des artistes sur les dividendes des ventes physiques, les grands géants ont abandonné leurs investissements sur le marché de la musique numérique, laissant le monopole à Apple.
Fin proche des labels dans un monde où la musique est partout
L'histoire montre donc que les maisons de disques ont raté le rendez-vous avec l'ère numérique, mais de nouvelles formes d'organisation ont envahi le monde en ligne où tout semble possible. Le terme label a perdu une grande partie de son sens historique aujourd'hui et est devenu plutôt obscur, pour ne pas dire obsolète, car les labels se sont diversifiés au sein de l'industrie. Avec cette évolution, définir ce qu'est une maison de disques ou une maison de disques est devenu plus compliqué car à l'ère du numérique, les deux changent radicalement d'année en année, entraînant des changements rapides. Aujourd’hui, on commence à parler de “net labels” pour désigner les sociétés qui produisent des enregistrements numériques uniquement qui ne sont diffusés que sur Internet et qui ne font donc plus de disques.
Aujourd’hui en 2022, il ne subsiste que trois maisons de disques à dimension industrielle, les “majors” : Universal Music, Sony Music et Warner Music (sociétés créées par des groupes non spécialisés dans la musique au départ). Parallèlement, une multitude de labels indépendants se sont développés. Ils servent parfois d'intermédiaire entre les Majors et musiciens émergents.
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